3 Questions à Pierre Coibault
Question 1 :
Les départements sont aujourd’hui les chefs de file de l’action sociale. Ils
définissent ainsi leur propre politique d’action sociale et coordonnent les
actions qui y concourent menées sur leur territoire. Que recouvre concrètement
l’action sociale de notre département ?
Réponse
P. Coilbault : Les compétences du département en matière
d’action sociale sont importantes. Elles recouvrent les actions de solidarité
visant un retour à l’autonomie des individus et pour cela, le département
dispose de 20 espaces départementaux de solidarité (EDS) répartis sur
l’ensemble du territoire. Les professionnels de ces espaces ont en charge la
gestion du RMI et bientôt ceux du Revenu de Solidarité Active (RSA), avec un
lourd travail d’accompagnement vers l’insertion pour les bénéficiaires de ces
prestations. Le département a également en charge l’aide sociale générale qui
comprend l’aide médicale, l’aide en direction des personnes âgées (maintien à
domicile, placement en établissement), l’aide aux adultes handicapés. Sans
oublier les services de l’aide sociale à l’enfance qui agissent en prévention
contre la délinquance et la protection des mineurs, les services de la PMI en
lien direct auprès des parents avec leurs jeunes enfants et les services de
santé qui mettent en œuvre des actions de prévention en direction de la
population.
Question 2 :
L’aggravation des situations de précarité doit-elle amener le département à
donner un nouveau souffle à son action sociale ?
Réponse P.Coilbault :
La solidarité constitue une action prioritaire indéniable pour le Conseil
général, en témoigne le budget consacré à la solidarité qui représente deux
tiers de son budget global. Cependant, la précarité est loin d’avoir régressé
et nous devons restés attentifs à la multiplication des situations de
paupérisation et de l’accroissement des inégalités. L’augmentation du nombre de
chômeurs de longue durée et l’extension de la pauvreté et de la précarité
caractérisent le contexte social partout en France, et notre département n’est
pas épargné. Aussi, l’action sociale du département ne peut plus se limiter au
suivi d’un public déterminé. Elle se doit de proposer une politique de
prévention qui participe à la consolidation du lien social pour mieux contenir
l’augmentation de la pauvreté et de la précarité ainsi que l’accroissement des
situations d’isolement et de mal-être. Il est clair que l’action sociale
départementale est étroitement dépendante de l’évolution de son environnement
social et financier. De plus, au contexte social actuel s’ajoutent les besoins
des autres catégories de population en situation de vulnérabilité. Je pense aux
personnes en situation de handicap, aux personnes âgées. Le département est
donc de plus en plus fortement et diversement sollicité.
Question 3 :
A l’initiative du département, les prochaines fêtes des solidarités vont se
dérouler le 13 décembre prochain. Elles mobilisent l’ensemble des associations
caritatives qui oeuvrent en direction des populations fragilisées ainsi que les
agents départementaux. Quel sens doit-on attribuer à ces journées ?
Réponse de
P. Coilbault : Ces journées rappellent l’attachement du
département à agir en direction de ces populations fragilisées. Face au défi
lancé par la crise, le département entend favoriser les initiatives prises par
les associations locales qui jouent un rôle dans la lutte contre la pauvreté
des familles. Il s’agit bien ici d’une solidarité citoyenne qui se traduit par
l’engagement de tous les acteurs pour combattre cette pauvreté et ce, d’autant
que la période des fêtes de fin d’année ne prennent pas la même tournure
enjouée pour tous.
Le département souhaite également à cette occasion qu’une réflexion collective intervienne sur le sens à donner à la solidarité aujourd’hui.
Cette réflexion implique les travailleurs sociaux, le public, les élus locaux. C'est le sens des expositions qui sont présentées dans les espaces de solidarité et qui vont permettre, je l'espère à chacun, de s'exprimer.